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Les chaussures d’hiver Lake MXZ300

Mes impressions après un hiver

Une photo des chaussures Lake MXZ300

Les chaussures d’hiver Lake sont en fait des bottillons.

Avant-propos

Je me suis mis aux pédales automatiques en octobre 2003. Comme je roule à l’année au Canada, je cherchais donc des chaussures d’hiver confortables et utilisables tant sur le vélo qu’à pied. Pour moi, les chaussures idéales devraient être : compatibles avec les pédales SPD, confortables en vélo, confortables à pied... et résistantes aux conditions hivernales. Si des surchaussures peuvent convenir à ceux qui roulent directement d’un garage à l’autre, elles ne permettent absolument pas de marcher dehors dans la neige, la gadoue, sur la glace, etc.

Quelques considérations à l’achat

Comme les chaussures d’hiver ne doivent pas être trop serrées, je vous recommande de les essayer avec une paire de bas supplémentaire. Mes chaussures sont du 10 1/2 A (désignation nord-américaine), ce qui équivaut à du 44 étroit (désignation européenne). Mes chaussures cyclistes d'été sont des souliers Shimano SPD 44 lacés, et les chaussures Shimano sont généralement plus étroites que celles de Lake. Or, je me suis procuré des botillons de taille 45, afin d’avoir un peu de jeu avec deux paires de bas, sans toutefois en avoir trop pour la marche. À la limite, je pourrais même mettre trois paires de bas. Incidemment, j’ai essayé les 46... qui étaient beaucoup trop grands pour moi.

Ma première impression en mettant ces botillons

Bien que Lake parle de « chaussures » de vélo, il s’agit réellement de petites bottes, qui comportent une doublure indépendante à l'intérieur d'une enveloppe. À l’intérieur, donc, se trouve un botillon en néoprène, très flexible et confortable. Ces chaussures sont difficiles à mettre lorsqu’elles sont neuves (une plus grande ouverture serait appréciée), mais elles deviennent beaucoup plus faciles à mettre avec la pratique... et l’assouplissement du cuir. Une semaine ou deux devraient suffire à les assouplir. Ces chaussures sont plus longues à mettre que de simples souliers de vélo estivaux, mais ça prend sans doute moins de temps pour mettre ces chaussures qu’il en faudrait pour revêtir des souliers d’été, des sur-bottes et des guêtres.

Pédaler et marcher avec les chaussures MXZ300 de Lake

Ces chaussures couvrent la cheville tout en étant très flexibles. La cheville n’a évidemment pas le même degré de liberté qu’avec des souliers d’été, mais elle bouge beaucoup plus librement qu’avec, par exemple, des bottes de travail ou des Sorel. Il m’a fallu environ deux jours pour m’habituer à cette légère perte de flexibilité – j’ai tendance à plier beaucoup la cheville en pédalant. Une fois habitué, je constate que je pédale sans ressentir le poids ni l’encombrement de ces chaussures, alors qu’auparavant je n’avais jamais réussi à pédaler avec des bottes d’hiver. C’est sans doute aussi près que possible de chaussures estivales... tout en assurant un confort hivernal.

De plus, ces chaussures se prêtent très bien à la marche. Pour parcourir de longues distances, je reserre légèrement des deux sangles puisque je préfère des chaussures plus serrées pour marcher que pour pédaler.

Mais s’agit-il réellement de chaussures d’hiver ?

Pour demeurer au sec

Bien qu’il s’agisse d’excellentes chaussures, quelques améliorations mineures pourraient les rendre encore meilleures.

–  Choisissez-les suffisamment grandes pour pouvoir porter deux paires de bas à l’aise. Si vous ne pouvez remuer facilement vos orteils, c’est qu’elles sont trop serrées pour le cyclisme hivernal.

–  Positionnez soigneusement les cales, et rouler suffisamment pour être bien certain de leur position.

–  Appliquez du Shoe Goo (ou un scellant du genre) pour sceller les deux fentes dans lesquelles sont boulonnées les cales, tout en vous assurant de ne pas encoller le mécanisme proprement dit (ou peut appliquer la colle de l’intérieur). Laisser les chaussures sécher 24 à 48 heures.

–  Si ces chaussures sont trop grandes, vous pourriez même insérer une fausse semelle mince en caoutchouc entre la semelle de plastique et la fausse semelle (une chambre à air découpée conviendrait à merveille).

Ces chaussures sont conçues pour nos conditions hivernales. Ainsi, elles montent suffisamment pour que le bas de mes pantalons les recouvre. Donc pas de chevilles frigorifiées et pas besoin de guêtres...

La fausse semelle est épaisse, isole bien et couvre la zone de la cale, évitant ainsi tout courant d’air et toute zone froide au niveau de la cale. Le haut referme bien et protège efficacement le pied.

Mais tout n’est pas parfait. Ainsi, bien que la semelle soit en plastique, donc imperméable, la région de la cale n’est pas scellée. moins qu’il manquât quelque chose dans la boîte (et j’en doute), Lake ne fournit même pas un caoutchouc pour coller à l’intérieur (comme Shimano). Peut-être s’attendent-ils à ce que la neige soit toujours sèche... J’ai résolu ce problème en appliquant du Shoe Goo autour des cales et dans les fentes d’ajustement.

Ainsi modifiées, les semelles sont à l’épreuve de l’eau. Il faudrait toutefois appliquer un enduit protecteur si l’on prévoit marcher dans la neige mouillée (comme pour toute botte de cuir). Par contre, contrairement au plastique, le cuir respire. J’aimerais les essayer une journée complète à 0°C dans des conditions vraiment difficiles – neige, pluie, pluie verglaçante – pour voir si mes pieds restent au sec dans un tel environnement.

La semelle a un relief bien découpé qui semble bien fonctionner dans de nombreux types de neige. Lake a utilisé du caoutchouc dur pour accroître la durabilité des chaussures, mais cet attribut rend hélas la semelle plus glissante que de bon vieux caoutchoucs. Lake fournit également un jeu de crampons qui peuvent être installés à l’avant de la semelle ; s’ils sont sans doute utiles pour le cyclisme hivernal hors route, des crampons sous le talon conviendraient davantage à la marche. Les crampons sont facultatifs : si l’on ne les installe pas, on laisse tout simplement en place les boulons recouverts de caoutchouc.

Bref, un très bon concept, que quelques petites améliorations suffiraient à rendre « excellent ».

La véritable question : allez-vous geler ?

Je les ai utilisé en ville à des températures variant entre 0 et -28°C. Une seule fois ai-je ressenti un peu de froid (rien de bien sérieux). Il faisait -28°C et j’ai roulè 45 minutes en affrontant un fort vent de face. Cette fois-là je portais deux paires de bas ordinaires, et je suis certain que j’aurais été plus au chaud si j’avais revêtu des bas thermals ou d’autres bas de « haute technologie ». J’ai l’impression que je pourrais rouler presque indéfiniment à -20°C. Et justement, j’ai réalisé quelques voyages de 5 ou 6 heures (ans entrer à l’intérieur) à des températures oscillant entre -10 et -15°C.

l’imperméabilité pourrait s’avérer problématique. J’ai lu quelques commentaires de gens qui n’ont eu aucun problème à rouler hors route lorsqu’ils ont défoncé la glace et mis le pied dans un ruisseau à -30 ou -40°C. Je soupçonne toutefois que la température était telle que l’eau gelait avant d’avoir atteint leur pied. Car avec la semelle à l’état d’origine – non scellée –, j’ai déjà ressenti un peu d’humidité après avoir pilé dans des flaques à 0°C. Sceller la semelle a toutefois réglé ce problème.

Pour ceux qui gèlent facilement des pieds ou qui vivent en région très froide, l’installation d’une fausse semelle de caoutchouc sons la fausse semelle existante améliorerait sans doute l’isolation. Mais comme je n’ai pas de problème à ce chapitre, je ne l’ai pas essayé.

En conclusion

Les chaussures Lake MXZ300 sont véritablement faites pour l’hiver. Et pour nos hivers canadiens. Elles sont dispendieuses, mais devraient durer longtemps (j’ai entendu parler de 5 à 8 ans ; on verra). Elles conviennent au cyclisme urbain, ou à un cocktail de transport à vélo, à pied et en autobus. Mais elles conviennent tout autant à des randonnées d’une journée, que ce soit sur route, sur piste ou en forêt. Elles conviendraient peu au cyclisme sous une pluie forte comme on en voit parfois au printemps ou dans un redoux hivernal. Mais tout cycliste d’hiver qui se respecte sait qu’il ne devrait pas pleuvoir en hiver, non ?

Il faut donc plutôt se demander si l’on veut rouler avec des pédales automatiques en hiver. J’ai muni mon vélo de pédales Shimano SPD-515 (ce sont les 520 qui les remplacent) qui fonctionnent assez bien dans la neige. Elles se remplissent parfois dans la neige humide, ce qui empêche de bien engager le pied. Mais même lorsque pied ne clique pas, il reste assez bien en place. En général, un petit coup de pied suffit à les dégager. Et chose plus importante, je n’ai jamais eu de problème à désengager mes pieds à cause de la neige ou de la glace.

Mais veut-on rouler avec des pédales automatiques ?  Ceux qui ne roulent en hiver que sur de courtes distances seront sans doute mieux servis en portant des bottes d’hiver ordinaires et en utilisant des pédales plates avec ou sans cale-pieds. Et ceux qui vivent à Fermont ou à Whitehorse préféreront sans aucun doute des bottes polaires plus chaudes. Mais pour ceux qui roulent pour la peine en hiver et qui apprécient les pédales automatiques, les chaussures MXZ300 sont confortables, relativement légères et suffisamment chaudes pour offrir un confort et un rendement semblables à celui que l’on obtient en été avec des pédales automatiques.

© 2004  —   Mise à jour : 2010-08-16

 


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